Albus Conseil
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Oui, on peut toujours changer, surtout quand tout va bien…

Oui, on peut toujours changer, surtout quand tout va bien…
Oui, on peut toujours changer, surtout quand tout va bien…

/Manager le changement

"On ne change pas une équipe qui gagne" : voilà une affirmation digne de Lapalice. Pourtant cette stratégie conservatrice est très consommatrice en énergie... Découvrez pourquoi il faut changer même une équipe qui gagne.

Changer est un exercice compliqué dans lequel on a, rarement, envie de se jeter... Parce que ça nous fait sortir de notre zone de confort, parce que l'incertitude du résultat est forte et que la peur de se noyer dans les méandres d'un process de changement est grande. 


Dans quel contexte changeons-nous ?

Quand la menace est là et que le changement devient une question de survie, on sait le faire. Les résultats ne sont pas toujours parfaits et il arrive que l’on provoque quelques dégâts, mais on y arrive dans l’ensemble. D'ailleurs, beaucoup de théories du changement partent de l’idée que pour changer il faut se sentir menacé par un problème qui génère un malaise ou une souffrance. L’urgence permet de dépasser notre inertie habituelle.

Généralement, s'il y a un enjeu de survie, la solution est celle d’un changement qui bouleverse tout. On change de stratégie ou d'ambition parce qu’on cherche à s’adapter à un nouveau marché par exemple. Ce type de changement est surtout porté par la direction et est supposé porter ses premiers fruits rapidement, notamment sur un plan financier. 


Quand tout va bien, notre premier réflexe est de ne surtout rien changer

Quel est l’intérêt, alors que les résultats business sont bons et que le collectif fonctionne bien, de changer ? 

Si l’on regarde de plus près les entreprises qui marchent et qui perdurent aujourd’hui (Toyota, Google…), on se rend compte qu’elles ont mis en place une vraie culture du changement. Ce qui signifie qu’elles sont tout le temps dans une dynamique : quand ça va mal et surtout quand ça va bien !

Stabiliser une équipe ou une organisation est un vœu pieux, inatteignable et surtout sans intérêt…

A une plus petite échelle, nous avons aussi rencontré des managers avec l’envie de changer alors que tout allait bien dans leurs équipes. Ici, le mot magique est « l’envie » : on change parce qu’on le veut, parce qu’on aime ça et que c’est un challenge au quotidien de sortir de sa zone de confort !

Pourquoi ? Parce qu’entretenir la dynamique de changement dans les équipes a de vraies vertus : cela permet d’éviter de s’ankyloser et d’être suffisamment réactif lorsque la vraie menace est là. Stabiliser une équipe ou une organisation est un vœu pieux, inatteignable et surtout sans intérêt…

Cependant, le travers évident d’une telle dynamique serait de créer un circuit interminable de grands changements à des échelles collectives. C’est épuisant ! Ça délégitime le changement et ça transforme les équipes en un énorme frein.

Heureusement pour nous, il est possible de donner envie à ses équipes de changer, il est aussi possible de vivre heureux dans une organisation instable !


Comment s’y prendre pour trouver l’équilibre dans le changement ?


Jouer sur l’envie

Contrairement au "tout va mal" où le moteur est fondé sur la nécessité de changer (on s’adapte ou on meurt, dans d'atroces souffrances...), ici on a envie de changer pour aller plus loin, pour progresser, pour s’améliorer…

Quoi alors de plus fertile comme terreau que celui d’une équipe qui a confiance et qui est portée par ses succès ? 

Ça c’est être ambitieux, c’est être dans le mouvement et non le statu quo. Parce que le risque de la zone de confort, c’est l’ennui… Donc on se fixe de nouveaux défis pour ne pas s’endormir.

Dormir c’est bien, mais ce qu’on préfère, c’est que l’on sait qu’on va se réveiller le lendemain, en forme pour attaquer une nouvelle journée.


Alterner les rythmes

Etre dans une dynamique de changement permanent ne veut pas dire qu’il faut être dans un rythme effréné.

Acceptez les temps faibles ! Laissez à vos équipes le temps de savourer leurs victoires et ainsi reprendre des forces pour mieux avancer. Ça ne veut surtout pas dire s’arrêter donc il faut tout le temps être dans la projection et la prochaine étape.   

Alternez les différents rythmes : accélérez quand c’est nécessaire pour affronter la tempête, reposez-vous quand l’orage est passé et créez une spirale d’amélioration progressive quand le contexte est plus favorable.


Faire varier l’ampleur des projets

Proposez des changements à des mailles plus individuelles, sans grands processus qui doivent être appliqués à tous, partout. Comme des améliorations sur des outils ou des façons de mener un projet, proposez des changements qui concernent uniquement une partie de l’équipe… Vous n’avez pas besoin de réinventer la roue en permanence. 

Allez surtout chercher ces changements dans le participatif afin qu’ils répondent aux besoins des équipes et pas seulement aux besoins clients ou marché.  A la limite, ici, ce n'est pas tant l'objet du changement qui est important que le fait d'être toujours prêt, et d’être dans le mouvement. 

Un savant mélange de ces 3 éléments va vous aider à créer dans vos équipes l'envie de changer et non le besoin...

Et un dernier conseil pour la route, surtout oubliez le mythe de la stabilisation, cela peut être un enjeu mais certainement pas un projet !

NB : Pour mieux comprendre le timing de ces grands changements, vous pouvez lire un article de la newsletter paru en décembre 2013 « Le changement, oui, mais quand ? »

 

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